suivre la voie
Un des acquis majeurs de la spiritualité ignatienne est de permettre à celui qui veut suivre le Christ de trouver la voie par laquelle il pourra conduire sa vie « pour la plus grande gloire de Dieu ». Le chemin du bonheur existe ! Encore faut-il le suivre, une fois qu'on s'y est engagé... Comment durer ? Cette maxime donne un repère pour répondre à cette question. Elle fait partie des « règles pour le discernement » et des « remarques sur les scrupules » qu'Ignace donne dans les Exercices.
Il peut arriver, en effet, que le chemin ne nous paraisse plus le bon, une fois l'exaltation des premiers jours passée, et que l'on soit tenté par le « papillonnement » : on essaye une autre voie, et puis une autre... sans jamais se fixer, finalement. Pour Ignace, il y a là une tentation qui naît d'une certaine forme de « désolation », selon son propre langage. On ne ressent plus la joie de la présence de Dieu, et on va la chercher ailleurs. Mais, en fin de compte, on n'a pas encore cherché à suivre le chemin de Dieu. Se garder de prendre un autre chemin, mais garder fermement les résolutions prises auparavant, continuer le chemin choisi, voilà qui n'est pas facile. C'est alors vivre une épreuve, souvent douloureuse, qui nous fait grandir dans la la confiance totale à Dieu. En effet, n'est-ce pas Lui qui nous a conduit jusqu'ici ? Il ne nous a pas fait marcher sur les chemins de la perdition, mais « traverser les ravins de la mort », comme le dit le psaume 22, pour nous amener vers la tranquillité des « verts paturages ». Une maxime pour la paix intérieure, donc, contre l'inquiétude spirituelle.
Maximes, p. 22, n. 11.