le projet
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En 1991, des jeunes du collège saint-Michel (Bruxelles) participaient à un atelier de peinture biblique, sous la direction de Mme Denise Lurquin, lauréate du Prix bruxellois d'art chrétien. C'était l'année jubilaire des jésuites (anniversaire de la naissance d'Ignace de Loyola, en 1491). Chaque jeune choisit alors une parole de saint Ignace et décida de lui donner une nouvelle vie... par le pinceau. L'atelier découvrit à la fois la spiritualité d'Ignace, sa vie, son oeuvre... et en même temps, s'acclimata à une technique picturale particulière qui donnerait à l'oeuvre une unité et un style. L'oeuvre de Georges Rouault fut choisie. Entre cubisme et fauvisme, entre vitrail et émail, sa peinture, sa gravure, exprimaient tant de choses qui reflètaient la mystique de saint Ignace !
Chacun se mit à l'oeuvre... et le résultat fut là! Certains tableaux (des gouaches de format A3 sur papier Canson) font preuve de liberté avec Rouault, mais on y retrouve tout de même bien ces larges bandes noires comme des plombs de vitrail, ces bleus et ces jaunes, ces clairs obscurs, ces clowns et ces visages de femmes...
Ces jeunes ont accepté que 15 ans plus tard, leur travail soit partagé au plus grand nombre. Merci à eux!
Fondation Georges Rouault
une parole
D'où viennent ces Paroles d'Inigo (le nom basque d'Ignace de Loyola)? Elles ont surtout été tirées d'un livre du Père Xavier de Franciosi, jésuite, intitulé : L'esprit de sint Ignace (Nancy, 1897). C'est une sorte de "fioretti" de saint Ignace, mais chaque citation a été vérifiée par un grand historien des jésuites, le P. Pinard de la Boulaye, en 1946. Souvent ces phrases sont en réalité en style indirect, car elles ont été rapportées par des contemporains d'Ignace, dans sa biographie (dictée par Ignace en style indirect, et qu'on appelle Le récit du pèlerin), dans les témoignages du procès de canonisation, ou dans les premières biographies. Le P. de Franciosi s'est aussi inspiré du petit mais fameux livre Scintillae Ignatianae, les "étincelles ignatiennes", écrit par le jésuite hongrois G. Hevenesi au XVIIIème siècle.
Sur la valeur de ces paroles, on peut faire confiance au P. C. de Dalmases, qui, dans la notice qu'il consacre à Xavier de Franciosi, affirme que « par cet ouvrage, les jésuites de la fin du XIXème siècle ont découvert davantage leur fondateur » (in Diccionaro historico de la Compagnia de Jesus, 2001, Rome, Madrid, p. 1597).
Les "cartons" qui reproduisent en calligraphie les paroles ont été réalisés sur la base de l'écriture de saint Ignace, à l'origine en espagnol ou en latin, mais bien sur ici en français. Les signatures du fondateur de la Compagnie de Jésus varient selon les périodes et les circonstances. Ici, c'est Inigo, là c'est Ignatius...
Pour comprendre le sens du logo "Ihs", qu'on trouve sur certains messages, je vous renvoie à la parole "le porteur de Dieu"
Quant aux commentaires, ils ont simplement pour but de susciter vos propres commentaires en indiquant quand c'était possible le contexte historique ou explicatif de la parole choisie, ou de souligner un aspect assez remarquable de la peinture.